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Le laser endoveineux
L’IPV dispose de 2 types de générateurs lasers, l’un d’une longueur d’onde de 1470 nm, l’autre de 1940 nm dernière génération. Toutes les procédures de traitements thermiques sont faites sous anesthésie locale stricte.
Qu'est-ce que le laser endoveineux ?
LASER est l’acronyme de “Light Amplification by Stimulated Emission of Radiation” c’est-à-dire “amplification de lumière par émission stimulée de rayonnement”.
Il est utilisé dans de nombreux domaines en médecine, en particulier en dermatologie et en ophtalmologie. Il l’est depuis longtemps également en phlébologie pour traiter des petits vaisseaux de surface, appelés “télangiectasies” ou “varicosités” de jambes. Néanmoins, les varices et en particulier les veines saphènes, ne peuvent pas être traitées à travers la peau et les tissus, et il faut utiliser des longueurs d’onde et des puissances différentes. Il est nécessaire que la source de chaleur aille à l’intérieur de la veine, pour traiter « in situ ». Pour cela on utilise une petite fibre optique (600 ou 400 microns de diamètre), introduite par l’intermédiaire d’une simple ponction et d’un petit introducteur selon la technique du cathétérisme.
C’est pourquoi on parle de “LASER ENDOVEINEUX” et non de « laser de surface » pour les varices, car le dispositif agit à l’intérieur de la veine.
Le laser endoveineux est un traitement thermique. La varice est détruite par la chaleur émise à l’extrémité de la fibre optique par le générateur laser auquel la fibre est connectée.
Une technique utilisée depuis plus de 20 ans
Le laser endoveineux est pratiqué depuis plus de vingt ans. Comme la radiofréquence, autre mode de traitement thermique, il a largement fait la preuve de ses avantages comparé à la chirurgie par stripping classique.
On parle de traitements thermiques ou de méthodes “d’ablation endoveineuse thermique” pour le laser, la radiofréquence et la vapeur d’eau. Le laser endoveineux est la technique la plus pratiquée en France et dans le monde, puis vient la radiofréquence. La vapeur d’eau est très peu utilisée.
Quelles varices traite-t-on par laser ?
Veine saphène, meilleure indication du laser
L’indication majeure du laser endoveineux est la veine saphène, grande, petite ou accessoire.
Basées sur de solides études cliniques, les recommandations internationales et des autorités de santé placent le laser et la radiofréquence, comme étant le choix de première intention dans le traitement des veines saphènes.
Même les veines saphènes de gros calibre peuvent être traitées par laser (recommandations européennes).
Comment se déroule une procédure de
laser endoveineux
?
La procédure est faite en AMBULATOIRE, sous simple anesthésie locale et le geste lui-même dure 45 minutes environ. Vous ne restez donc au total qu’environ une heure et demie à deux heures dans les locaux de la clinique.

Le jour du traitement
Un écho-Doppler de la veine est réalisé le jour du traitement pour permettre son repérage et son trajet exact.
En dehors de l’application de crème Emla®, que vous effectuez vous-même le long de la veine, une à deux heures avant la procédure, celle-ci ne requiert par ailleurs aucune préparation particulière et il n’est pas nécessaire d’être à jeun.
Les éventuels traitements médicamenteux en cours ne seront pas arrêtés, y compris les traitements anti-coagulants.
Le traitement endoveineux thermique : une procédure ambulatoire quasi indolore

Un traitement quasi indolore.
Si tel n’est pas le cas, ce qui est rare, il suffit de le signaler et votre médecin ajuste immédiatement l’anesthésie locale et/ou la puissance de tir. La procédure se fait sous anesthésie locale stricte. L’anesthésie de la zone à traiter sera faite avec de la Lidocaïne, mélangée à du sérum physiologique, selon une technique dite « de tumescence », très efficace.

La fibre laser
Une fibre laser, stérile et de très petit calibre, à usage unique, sera introduite dans la veine et mise en place sous contrôle échographique. L’énergie est délivrée sélectivement à la veine cible. Au moment du tir, comme toute personne présente dans la salle, vous portez des lunettes spéciales pour protéger vos yeux contre une éventuelle exposition accidentelle à la lumière laser.

À la fin de l’intervention
Un simple pansement et bas de compression sont posés. Vous vous relevez aussitôt. Pour votre confort, il vous sera proposé de continuer à porter le bas quelques jours à une semaine, seulement durant la journée.
Vous avez une procédure de laser endoveineux programmée ?
Découvrez le parcours de soin et les consgignes à suivre avant la procédure
Le parcours de soin
Consignes administratives
Suite au rendez-vous avec votre médecin, le diagnostic de varice est posé et le traitement dont vous avez besoin est le laser endo-veineux.
Au sein de l’hôpital privé Geoffroy Saint-Hilaire, l’IPV propose des traitements par laser dans une salle dédiée, au sixième étage.
Après avoir programmé votre intervention avec votre praticien et le secrétariat, rendez-vous à l’accueil de la clinique pour effectuer votre dossier d’amission 30 minutes avant l’intervention. Puis rejoignez-nous au sixième étage par l’escalier B. Une infirmière dédiée vous accueillera. Vous pourrez alors vous habiller en tenue adéquate, fournie sur place, et bénéficier de l’intervention avec votre praticien.
Le parcours de soin est le plus court possible. Vous entrez dans la clinique 30 minutes avant l’intervention et ressortez immédiatement après. Vous pouvez rentrer à pied, avec les transports en commun, il n’y a pas de taxi ou d’ambulance à prévoir. Vous pouvez être seul ou accompagné.
Il faut programmer un rendez-vous de contrôle dans les 10 à 15 jours qui suivent l’intervention.

LE JOUR de la PROCÉDURE
- Apportez votre dossier médical, en particulier la cartographie (schéma fait par votre médecin vasculaire, représentant vos jambes et votre réseau veineux malade)
Continuez vos médicaments habituels si vous en avez (signalez au médecin si vous prenez des anticoagulants) - MANGEZ normalement toute la journée, y compris le matin (Il n’est pas nécessaire ni souhaitable que vous soyez à jeun)
- Apportez des bas ou chaussettes élastiques de compression propres ou neufs ; si besoin, utilisez l’ordonnance jointe.
- Le matin de la procédure : prenez votre douche en SAVONNANT BIEN LES PLIS DE L’AINE, en particulier si la varice à traiter est en cuisse (grande veine saphène)
- APPLIQUER la CRÈME EMLA sur les zones concernées, 1 à 2 heures avant l’heure du rendez-vous (voir ordonnance jointe)
Entourez de film plastique (avec rouleau de film alimentaire) avant de remettre les vêtements.
Comment appliquer la crème Emla® ?
Il vous sera demandé d’appliquer chez vous, une à deux heures avant la procédure, une crème EMLA®, à base d’anesthésiant de type lidocaïne, sur la peau le long de la veine qui va être traitée.
Il s’agit d’obtenir une petite « pré-anesthésie » pour ressentir de façon plus confortable les injections pour l’anesthésie locale par tumescence réalisée lors de la procédure.Cette crème ne vous gênera ni pour marcher ni pour conduire.
Si la veine à traiter est une grande veine saphène. Il faut appliquer la crème le long de la face interne de la jambe, du genou et de la cuisse et bien l’appliquer dans l’aine également (voir schéma).
Si la veine à traiter est la petite veine saphène, celle-ci étant postérieure, il faut appliquer de la crème sur l’arrière de la jambe et bien l’appliquer à l’arrière du genou. Il n’est pas nécessaire d’en appliquer plus haut sur la cuisse sauf consigne de votre médecin (voir schéma).
Dans les deux cas, après application de la crème entourez la jambe de film alimentaire plastique (type « scelofrais ») afin de protéger les vêtements. Portez des vêtements souples, pas trop serrés et pas fragiles pour venir à votre rendez-vous

APRÈS LA PROCÉDURE
Vous repartez rapidement de l’établissement.
Sauf consignes particulières du médecin :
- Vous pouvez rentrer sans être accompagné.e, et conduire vous-même pour repartir.
- Vous pouvez vous doucher dès le lendemain : enlevez le pansement et douchez-vous normalement au savon ; puis séchez bien la jambe et appliquez un pansement sec d’usage courant, pour protéger le point d’accès. Continuez à renouveler le pansement sec pendant 3-4 jours. Il n’y a pas de soins infirmiers à prévoir.
- Reprise de l’activité courante et professionnelle aussitôt.
- Reprise de l’activité sportive douce dès que souhaitée, mais pas de piscine pendant 4-5 jours. Pour les sports soutenus ou « violents » attendez 10-15 jours.
- Portez les bas si vous sentez que c’est confortable, mais uniquement dans la journée ; ne les gardez pas la nuit.
- En cas de nécessité, vous pouvez joindre l’Institut de Pathologie Vasculaire (Hôpital Geoffroy Saint Hilaire, 75005 Paris) au 01 44 08 58 38 ou contact@ipv-paris.fr
Aller plus loin, le laser endoveineux

Vous souhaitez en savoir plus sur le laser endoveineux
Quel est le meilleur traitement pour les varices ?
Pas de traitement absolu pour tout
Il n’y a pas de meilleur traitement absolu, universel, pour toutes les varices.
- Pour les veines saphènes, le traitement thermique par laser ou radiofréquence sous anesthésie locale par tumescence est le traitement de premier choix dans toutes les recommandations nationales et internationales. La sclérothérapie à la mousse est utilisée lorsque le traitement thermique n’est pas réalisable. La chirurgie dite « classique » ou « conventionnelle » des veines saphènes, crossectomie-stripping sous anesthésie générale, trop agressive, grevant l’assurance maladie d’un bilan très coûteux en arrêt de travail et n’ayant plus d’indications, est appelée à disparaître.
- Des techniques endoveineuses non thermiques émergentes, comme la glue (cyanoacrylate) et le MOCA (ablation mécanico-chimique), présentent l’intérêt de ne pas nécessiter d’anesthésie par tumescence, mais elles sont peu développées en France, car non remboursées par les assurances maladie.
- Toutes les veines non saphènes, les branches (tributaires), les récidives, les varices périnéales, vulvaires …. font partie du domaine de la sclérothérapie. La phlébectomie est parfois pratiquée, mais à une faible échelle comparée à la sclérothérapie qui est de loin la méthode existante la plus polyvalente et la plus populaire. En effet, 1 à 2 millions de séances de sclérothérapie sont pratiquées par an en France, pour moins de 1200 phlébectomies.
- Pour les veines ou vaisseaux en surface, inesthétiques, telles que veines réticulaires et varicosités, les médecins vasculaires ont recours à la sclérothérapie. Le laser de surface a quelques indications.
À l’IPV nous pratiquons essentiellement d’une part le laser endoveineux sous anesthésie locale pour les veines saphènes et d’autre part la sclérothérapie pour les autres types de varices.
Références :
De Maeseneer MG, Kakkos SK, Aherne T, Baekgaard N, Black S, Blomgren L et al. Editor’s Choice – European Society for Vascular Surgery (ESVS) 2022 Clinical Practice Guidelines on the Management of Chronic Venous Disease of the Lower Limbs. Eur J Vasc Endovasc Surg. 2022; 63:184-267
Gloviczki P, Lawrence PF, Meissner MH, et al. The 2023 Society for Vascular Surgery, American Venous Forum, and American Vein and Lymphatic Society Clinical Practice Guidelines for the Management of Varicose Veins of the Lower Extremities. Part II. Endorsed by the Society of Interventional Radiology, the Society for Vascular Medicine. J Vasc Surg Venous Lymphat Disord. 2024; in press
Blaise S, Diard A, Giordana P, Goffette P, Josnin M, Sevestre MA. Traitements d’occlusion chimique ou thermique dans l’insuffisance des veines saphènes et des récidives. Phlébologie 2023, 76 (2): 72-98
NICE Varicose veins: diagnosis and management. Clinical guideline [CG168] Published: 24 July 2013
https://www.nice.org.uk/guidance/cg168
https://www.nice.org.uk/guidance/cg168/resources/varicose-veins-diagnosis-and-management-pdf-35109698485957
Comment se déroule une procédure de laser endoveineux au niveau technique ?
Le cathétérisme, une simple ponction
Tout le matériel consommable utilisé pour la procédure laser est stérile et à usage unique et aucune incision n’est pratiquée durant la procédure.
Une simple ponction à travers la peau est réalisée avec une aiguille (ou un « cathlon ») pour permettre de donner l’accès à la veine cible. Puis un guide est inséré dans l’aiguille, et celle-ci retirée ensuite ; puis un petit cathéter (10 cm de long, 6 French) est glissé sur le guide. Une fois le cathéter en place, le guide est enlevé et la fibre est insérée dans la veine, et l’extrémité est positionnée sous contrôle échographique en racine de cuisse.
Après l’anesthésie le long de la veine, la chaleur est délivrée au bout de la fibre laser, qui est descendue progressivement puis retirée entièrement, ainsi que le cathéter.
Les détails techniques de la procédure
Préparation de la peau selon les règles d’hygiène recommandées. Après ponction transcutanée, souvent au tiers supérieur de jambe pour la grande veine saphène, et passage du guide, un désilet court, de 6 French (composé d’un introducteur et d’un dilatateur, de 10 cm de long environ), est inséré dans la veine saphène. Après retrait du guide et du dilatateur, l’introducteur en place va donner l’accès et permettre de faire monter la fibre laser dans la veine saphène, jusque sous sa jonction avec la veine fémorale pour la grande veine saphène (ou la veine poplitée pour une petite veine saphène). Ensuite une anesthésie locale par tumescence est réalisée sur tout le trajet veineux à traiter et vient former un « coussin liquidien » de protection tout autour de la veine cible. Selon les règles de bonne pratique, le liquide de tumescence comporte 1 flacon de 10 ml de lidocaïne à 10mg/ml pour une poche ou un flacon de 500 ml de bicarbonate de sodium à 1,4%. Pour une grande veine saphène, 300 – 350 ml de liquide en moyenne sont injectés et environ 200- 250 ml pour une petite veine saphène. Si des phlébectomies concomitantes sont prévues, la lidocaïne adrénalinée remplace souvent la lidocaïne simple.
Guidage échographique indispensable
Toute la procédure est réalisée sous guidage échographique (ponction, contrôle du guide puis de l’introducteur, positionnement de l’extrémité de la fibre, tumescence).
Le port de lunettes protectrices adaptées à la longueur d’onde du générateur laser est obligatoire pour toute personne présente dans la pièce.
Pendant le tir, la fibre laser qui délivre l’énergie thermique voulue à la veine, est descendue progressivement jusqu’au point le plus bas désiré, tout en gérant l’extraction finale complète de tout le matériel.
L’objectif du traitement est de détruire l’endothélium et la média de la paroi veineuse sur le trajet traité, provoquant ainsi l’occlusion et la fibrose secondaire de la veine.
Références:
Gracia S, Miserey G, Risse J, Abbadie F, Auvert JF, Chauzat B. et al Update of the SFMV (French society of vascular medicine) guidelines on the conditions and safety measures necessary for thermal ablation of the saphenous veins and proposals for unresolved issues. J MaL Vasc (2020) 45, 130—146
Hamel-Desnos C., Gérard JL., Pichot O. Traitements endoveineux Thermiques. In: Traité de Médecine Vasculaire. Elsevier Masson SAS 2021: 555- 586
Que vont devenir les branches variqueuses de la veine saphène traitée par laser?
Lorsqu’une veine saphène est malade, ses branches, plutôt appelées par le corps médical « tributaires », subissent, elles aussi, une pression en raison du reflux de sang et deviennent variqueuses.
Il peut vous être proposé selon le bilan veineux, que certaines branches soient enlevées par des phlébectomies (varice retirée au crochet par des micro-incisions) ou de la sclérothérapie, dans le même temps que le traitement thermique de la veine saphène.
Des branches qui s’affaissent
Il faut savoir cependant que dès la fin de la procédure laser, le sang cesse de faire pression vers le bas de la jambe via la veine saphène, qui est occluse. Les tributaires vont alors diminuer de calibre.
Le corps va adapter ses circuits progressivement. C’est pourquoi certaines varices qui étaient visibles en jambe peuvent disparaître d’elles-mêmes sans qu’aucun traitement complémentaire ne soit nécessaire après le laser de la veine saphène, avec un résultat durable dans les moyens et longs termes.
Décision partagée
Les recommandations internationales préconisent une décision partagée entre le médecin et le patient pour ce qui concerne le mode de prise en charge des tributaires. Il s’agit donc d’une décision au cas par cas.
Dans tous les cas, si certaines varices persistent, elles pourront être traitées secondairement par une ou plusieurs séances de sclérothérapie à distance.
En résumé, le laser initie le processus de neutralisation de la veine saphène malade, puis l’organisme gère de façon naturelle la destruction finale de cette veine et réorganise les « circuits veineux ».
Ceci explique que le laser endoveineux soit une technique peu agressive, avec des suites simples surtout si l’on respecte le temps qu’il faut à l’organisme pour effectuer son travail.
De la patience !
Il faut donc laisser un peu de temps après la procédure avant d’évaluer de façon juste le résultat et juger si des soins complémentaires sont nécessaires. Ce délai entre la procédure et la visite pour évaluer les résultats est souvent estimé à 3 à 6 mois.
La visite de contrôle effectuée à 10 – 15 jours après la procédure laser a juste pour objectif de vérifier que tout aille bien dans les suites à court terme, notamment sur le plan des effets secondaires éventuels.
Quelle anesthésie pour traiter les varices ?
Pas d’anesthésie générale !
Pour la sclérothérapie, la ponction et l’injection étant peu douloureuses, aucune anesthésie n’est nécessaire. La procédure n’est ni sanglante ni invalidante, le patient repart rapidement et reprend immédiatement ses activités habituelles.
Pour les traitements thermiques, laser endoveineux et radiofréquence, les règles de bonne pratique et les recommandations préconisent une anesthésie locale par tumescence. C’est une anesthésie suffisante dans la très grande majorité des cas ; de plus, le patient doit rester vigile durant la délivrance de l’énergie thermique, ce qui élimine tout autre type d’anesthésie associé ou de remplacement. Le patient vigile ayant la capacité de signaler une douleur provoquée qui fera suspendre le tir, le risque de dommage d’éventuels nerfs de proximité est ainsi largement diminué.
La récupération et la déambulation sont immédiates de même que la reprise de l’activité courante et professionnelle.
Pour la chirurgie :
Les phlébectomies, pratiquées dans le même temps qu’un traitement thermique ou non, ne nécessitent qu’une anesthésie locale par tumescence dans la grande majorité des cas
La chirurgie conventionnelle des saphènes (crossectomie- stripping), sous anesthésie générale ne doit plus être pratiquée. Elle doit être remplacée soit par un traitement endoveineux thermique en première intention, ou non thermique (incluant la sclérothérapie) en deuxième intention. La chirurgie dite moderne consistant en un stripping (exérèse de la veine) sous anesthésie locale par tumescence est une autre alternative possible.
En d’autres termes, avec les techniques maintenant disponibles, l’anesthésie générale n’a quasiment plus aucune place lors d’un traitement de varices.
À l’IPV, tous les traitements de varices sont faits soit sans anesthésie, pour la sclérothérapie, soit sous anesthésie locale stricte par tumescence, pour le laser endoveineux, selon le respect des bonnes pratiques et des recommandations nationales et internationales.
Références :
De Maeseneer MG, Kakkos SK, Aherne T, Baekgaard N, Black S, Blomgren L et al. Editor’s Choice – European Society for Vascular Surgery (ESVS) 2022 Clinical Practice Guidelines on the Management of Chronic Venous Disease of the Lower Limbs. Eur J Vasc Endovasc Surg. 2022; 63:184-267
Gloviczki P, Lawrence PF, Meissner MH, et al. The 2023 Society for Vascular Surgery, American Venous Forum, and American Vein and Lymphatic Society Clinical Practice Guidelines for the Management of Varicose Veins of the Lower Extremities. Part II. Endorsed by the Society of Interventional Radiology, the Society for Vascular Medicine. J Vasc Surg Venous Lymphat Disord. 2024; in press
Blaise S, Diard A, Giordana P, Goffette P, Josnin M, Sevestre MA. Traitements d’occlusion chimique ou thermique dans l’insuffisance des veines saphènes et des récidives. Phlébologie 2023, 76 (2): 72-98
Qu’est-ce que l’anesthésie locale par tumescence ?
Adaptation d’une technique d’anesthésie connue
Ce type d’anesthésie locale est utilisé depuis de nombreuses années pour traiter la cellulite, pour la liposuccion. Elle a été adaptée pour les besoins des traitements thermiques, et nécessite des volumes beaucoup moins importants de liquide total et d’anesthésiant pour ces derniers.
Pour les traitements thermiques, l’anesthésie locale par tumescence consiste à injecter du sérum physiologique (ou bicarbonate à 1,4%) additionné d’un peu de lidocaïne (anesthésiant) autour de la veine, tout le long du trajet à traiter (entre 250 et 350 cc de volume total pour une veine saphène). Elle est pratiquée directement durant la procédure. La peau et les tissus autour de la veine sont ainsi protégés, la fibre a un meilleur contact avec la veine, et l’anesthésiant permet une application thermique indolore.
Une grande sécurité
Pour la sécurité du geste, il est important que le patient soit conscient (il ne doit pas être endormi) et garde ses perceptions (il ne doit pas avoir une anesthésie de toute la jambe, mais seulement le long du trajet de la veine). C’est ce que permet l’anesthésie locale par tumescence, contrairement à l’anesthésie générale ou l’anesthésie loco-régionale qui doivent être proscrites toutes les deux.
Une déambulation immédiate
L’anesthésie locale par tumescence permet au patient de se relever dès la fin de la procédure et de repartir rapidement, par ses propres moyens.
Il n’y a pas de consultation d’anesthésie préalable à la procédure, pas de prémédication et le patient n’est pas à jeun. Une crème de type EMLA® peut être appliquée 1 à 2 heures avant la procédure, sur la peau par le patient lui-même, le long de la veine qui va être traitée, afin que les injections de la tumescence soient plus « confortables ».
Dans quel environnement se pratique le laser endoveineux ?
Salle dédiée ou bloc opératoire au choix
Selon la réglementation en vigueur en France, le laser doit être réalisé en « secteur opératoire », donc au sein d’un établissement de santé.
Il peut être effectué soit en salle dédiée, soit au bloc opératoire. Le bloc opératoire n’est pas donc pas obligatoire en France, et les recommandations européennes (ESVS, European Society of Vascular Surgery- Société Européenne de Chirurgie Vasculaire) préconisent la salle dédiée, le « hors bloc » dans la mesure du possible, pour le confort du patient et pour diminuer les dépenses de santé.
Salle de laser selon les critères de l’ESVS (Société Européenne de Chirurgie Vasculaire)
De Maeseneer M et al. ESVS guidelines. Eur J Vasc Endovasc Surg 2022
À l’IPV, le laser endoveineux se fait hors bloc opératoire, en salle dédiée, en secteur opératoire. Tout est mis en œuvre pour que la programmation, le parcours de soin du patient, le confort et la sécurité de ce dernier soient optimisés, avec une unité de lieu.
Quels sont les effets secondaires et les complications possibles du traitement par laser endoveineux ?
Un document des sociétés savantes
La Société Française de Phlébologie et la Société Française de Médecine Vasculaire ont listé dans un document écrit les risques et les complications de la sclérothérapie.
Vous retrouverez ci-dessous cette liste et en téléchargeant le document pdf d’information sur le laser endoveineux ici
Quels sont les effets secondaires et les complications possibles de ce traitement ?
Ce traitement est en général très bien toléré.
- Le risque de thrombose veineuse profonde, « phlébite » (caillot de sang dans une veine profonde), ou d’embolie pulmonaire (migration d’une partie de ce caillot dans les artères du poumon) est très faible (inférieur à 1 %). Il est identique, voire inférieur, à celui observé avec les autres traitements des varices.
- Une thrombose veineuse superficielle peut parfois survenir au niveau de varices laissées en place. Il s’agit d’une thrombose sans gravité, traitée si besoin par antalgiques ou anti-inflammatoires.
- Il existe un nerf le long de la veine saphène au niveau de la jambe, qui s’il est abîmé lors de la procédure, peut entraîner des troubles sensitifs (fourmillements, diminution de la sensibilité). Ces troubles sont rares pour la grande veine saphène, et à 5% tout au plus pour la petite veine saphène; ils régressent le plus souvent en quelques mois.
- Les infections et l’allergie à l’anesthésiant local sont exceptionnelles.
Un malaise vagal peut survenir lors de la ponction de la veine. - La survenue d’une ecchymose sur le trajet de la veine traitée est fréquente et banale, liée à la réalisation de l’anesthésie locale (ou des phlébectomies).
- Les pigmentations brunes sur le trajet de la veine sont rares, mais favorisées par un trajet superficiel de la veine.
- L’apparition de petits vaisseaux rouges (matting) est rare.
- Une sensibilité, plus rarement une vraie douleur, peut survenir de façon différée par rapport au traitement. Elle témoigne d’une inflammation locale et disparaît en environ une semaine.
Le risque de brûlure de la peau en regard de la veine est très faible, car systématiquement prévenu par l’anesthésie par tumescence. - Des cas exceptionnels de rupture de fibre, de largage de guide et de fistules artério-veineuses ont été décrits.
Quelles sont les avancées techniques et technologiques du laser endoveineux ?
Des procédures plus rapides et plus douces
Le laser endoveineux a bénéficié, durant ses 20 années de développement, d’améliorations techniques et technologiques. Ainsi le cathétérisme est actuellement plus simple que lors des débuts où le matériel utilisé n’était pas dédié ; les procédures sont maintenant plus courtes. D’autres améliorations concernent les longueurs d’onde du laser et la conception des fibres.
Plusieurs générations de lasers en 20 ans …
Les lasers de première génération, de longueurs d’onde 810 et 980 nm des années 2000 ont été abandonnées au profit de lasers de deuxième génération ayant des longueurs d’onde plus élevées, de 1300 à 1470 nm, apparus dans les années 2010. Le laser 1470 nm est encore couramment utilisé de nos jours, mais tend à céder la place aux lasers de troisième génération qui ont des longueurs d’onde > 1900 nm. En effet, les longueurs d’ondes élevées ont l’avantage d’avoir un meilleur coefficient d’absorption dans l’eau (chromophore), constituant important des tissus biologiques. Ainsi, le laser 1940 nm a un coefficient d’absorption dans l’eau 4 fois supérieur à celui du laser 1470 nm et 200 fois supérieur à celui du laser 980 nm.
La dernière génération de lasers
Le laser 1940 nm est un laser de troisième et dernière génération.
Grâce au coefficient d’absorption dans l’eau très élevé du laser 1940 nm, le praticien peut travailler avec moins de puissance et délivrer moins d’énergie tout en obtenant une efficacité équivalente aux lasers de deuxième génération. La tolérance du geste et les suites post-procédures sont donc améliorés.
Néanmoins, nous ne disposons que de quelques années de recul et les études cliniques sur le long terme sont attendues concernant la preuve d’une efficacité durable avec cette nouvelle génération de lasers.
L’évolution des fibres
Les fibres radiales, les fibres protégées, les fibres tulipes … ont remplacé les fibres dites « nues » à tir frontal utilisées initialement. En effet, ces dernières provoquaient parfois une perforation de la veine qui pouvait rendre les suites un peu inconfortables. Actuellement les fibres les plus utilisées sont les fibres radiales à extrémité mousse avec tir circulaire.
À l’IPV, nous disposons de fibres radiales, d’un laser 1470 nm, et d’un laser 1940 nm, laser de dernière génération.
Références :
Desnos P. Mode d’action des lasers endoveineux et impact des différentes longueurs d’onde. Phlébologie. 2013;66(2):28-33.
Setia A, Schmedt CG, Sroka R. Endovenous laser ablation using laser systems emitting at wavelengths > 1900 nm: a systematic review. Lasers in Medical Science (2022) 37:3473–3483 https://doi.org/10.1007/s10103-022-03609-w
Palombi L, Morelli M, Bruzzese D, Quarto G. Third generation of laser (>1900) for endovenous thermoablation (EVLA) of varicose veins: A systematic review and meta-analysis. Phlebology. 2024;0(0). doi:10.1177/02683555241227017
Quelles alternatives au laser endoveineux pour traiter les varices ?
1. La sclérothérapie à la mousse au secours des cas difficiles
Comme toute technique, le laser a des limites, même pour les veines saphènes. Ainsi, avec les dispositifs actuels, il ne peut pas être pratiqué sur des veines saphènes trop petites ou sur des veines pouvant présenter des obstacles difficiles à franchir en cathétérisme (montée de la fibre), tels que des tortuosités trop anguleuses, et des séquelles de thrombose ou de sclérose à l’intérieur de la veine saphène. Dans ces cas, la sclérothérapie échoguidée avec mousse sclérosante sera l’option de deuxième choix.
2. Stripping classique appelé à disparaître
Si pour des raisons socio-économiques, ou parce que le plateau technique n’est pas disponible, les traitements thermiques ne sont pas envisageables, alors, la sclérothérapie à la mousse est positionnée en deuxième choix, avant le classique stripping, lequel ne devrait plus être pratiqué à l’heure actuelle, sauf cas rares et exceptionnels.
Références :
De Maeseneer MG, Kakkos SK, Aherne T, Baekgaard N, Black S, Blomgren L et al. Editor’s Choice – European Society for Vascular Surgery (ESVS) 2022 Clinical Practice Guidelines on the Management of Chronic Venous Disease of the Lower Limbs. Eur J Vasc Endovasc Surg. 2022; 63:184-267
Gloviczki P, Lawrence PF, Meissner MH, et al. The 2023 Society for Vascular Surgery, American Venous Forum, and American Vein and Lymphatic Society Clinical Practice Guidelines for the Management of Varicose Veins of the Lower Extremities. Part II. Endorsed by the Society of Interventional Radiology, the Society for Vascular Medicine. J Vasc Surg Venous Lymphat Disord. 2024; in press
Hamel-Desnos C., Miserey G. Varices saphènes et récidives. Traitements d’occlusion chimique ou thermique dans l’insuffisance des veines saphènes et des récidives. Phlébologie 2018, 71 (3):1-8
Blaise S, Diard A, Giordana P, Goffette P, Josnin M, Sevestre MA. Traitements d’occlusion chimique ou thermique dans l’insuffisance des veines saphènes et des récidives. Phlébologie 2023, 76 (2): 72-98
NICE Varicose veins: diagnosis and management. Clinical guideline [CG168] Published: 24 July 2013
https://www.nice.org.uk/guidance/cg168
https://www.nice.org.uk/guidance/cg168/resources/varicose-veins-diagnosis-and-management-pdf-35109698485957